"Souviens-toi que tu mourras"

Espace de réflexion en mots, en images, en silence, où l'on aborde des sujets tels que la mémoire, les traces, le passage, les cimetières, les monuments, et la mort. Parallèlement à [MEMENTO MORI] DESIGN vous trouverez des photographies prises au cours des vingt dernières années lors de déambulations dans les cimetières du monde, des réflexions, des poèmes, abordant notre rapport au temps, au sacré, aux rites, ... dans un monde où tout tourne de plus en plus vite, et où la mort est encore un tabou.

27.4.10

Près du temple...



















Tombeaux à Ayuthaya en Thailande, photographie de Pierre Blache

Les chimpanzés et la mort.

Lu et regardé ce matin... en silence, devant une giboulée d'avril.

24.4.10

Pensée bouddhiste...

Photographie prise par Pierre Blache à Chang Mai en Thaillande...


23.4.10

...

















Entendu il y a quelques jours: "Les morts avec les morts, les vivants avec les vivants"

"Deuils" série

"recroquevillé dans sa chaise
conçue sur mesure
le regard errant
totalement impuissant
elle le nourrit en lui parlant
les mots volent dans le vide
du corps déjà parti
le cerveau somnolent
parfois une impression de présence
un petit hum de contentement
malgré les cellules brûlées
elle respire
en le préférant
mort"

19.4.10

Extrait E-Newsletter 2008 "Centre for Natural Burial"

"Cemetery Development (Japan): With natural burial grounds becoming increasingly popular among people wanting to "return to nature" after they die, a new ecologically friendly woodland burial ground was opened near Tokyo this autumn. Situated in a quiet, hilly area in Sodegaura, Chiba Prefecture, about a one-hour drive from central Tokyo, the Soto sect Shinkoji temple opened the burial ground after clearing about 10,000 square meters of land in its compound.Located about 80 meters above sea level, the area, which is covered with lawns and planted with saplings of cherry and camphor trees, has a tranquil atmosphere."This burial ground enabled us to meet the needs of those wishing to be laid to rest in nature," temple priest Kazuyuki Okamoto said. "At the same time, we can pass on satoyama [forests close to human settlements] with a balanced ecosystem to future generations."A tombstone, measuring 18 centimeters by 18 centimeters, and five centimeters thick, can be inscribed with the owner’s name and placed in the plot.The cost is 700,000 yen per person, and plots can accommodate couples or even an entire family. When two or more persons are buried in a plot, 400,000 yen is charged for each additional person buried there. The temple plans to make 140 plots available.The temple and those signing a contract to be buried in the grounds will plant trees every year in the cemetery. About 100 species of trees, mainly those indigenous to the region, such as the yamazakura cherry tree, the mitsubatsutsuji azalea and the shirakashi oak, will be planted in the grounds. The temple plans to tend to the trees indefinitely.A number of natural burial options have become available in recent years, including two popular "cherry burial grounds" in Tokyo, where ashes are buried under cherry trees."


16.4.10

Près de Fontaine-Étoupefour



































Que reste-t-il dans les cimetières de villages...

Canserrat


Mont-Royal

Oubli

"Visitez, par exemple, les cimetières français d'aujourd'hui. Une vingtaine, pris au hasard, devraient suffire. Cédant le pas à la mélancolie, vous serez vite envahi par une irrépressible sensation d'absurdité. Vous ne trouverez dans votre promenade que la répétition d'objets atrophiés, qu'un seul signe reproduit à l'infini, une même et pauvre tombe fabriquée industriellement. Cette absence d'imagination statuaire semble procéder de la logique de l'habitude plutôt que d'un travail de célébration et de commémoration, d'une manie d'accumulation tournant à vide plutôt que d'une coutume vivante et vécue. Ces objets étranges paraissent avant tout éviter un effondrement: celui d'une idéologie, d'une mentalité ou d'un imaginaire.Quasi mutiques, sans imagination, les tombeaux d'aujourd'hui donnent avant tout l'impression d'afficher le désir unanime de ne plus rien dire des morts. Juste un nom et deux dates; parfois ni l'un ni l'autre. L'heure n'est-elle pas définitivement, à l'oubli et à l'abandon, à l'extermination des morts par absence de signes - dans le cimetière comme à l'extérieur? "Jean-Didier Urbain, L'archipel des morts, cimetière et mémoire en Occident, Payot, p 184-185 - cela vaut d'autant plus pour les cimetières en Amérique du Nord...

10.4.10

Mexique, 1996

Petit village dans le nord de l'état de Veracruz

















Offrandes, quelques jours après la pluie et les cérémonies du "Dias de los muertos"












La mémoire des morts a-t-elle besoin de lieux...

La mémoire du mort existe grâce au souvenir qu’il laisse dans la mémoire du vivant. La mémoire du mort existe grâce à la culture dont il a fait partie, et toutes les sociétés ont des façons de se remémorer leurs morts. Par des messes, des rituels de commémorations, des lieux de souvenirs, des cimetières, des monuments, des offrandes, etc. Mais pas tous les morts ne survivront dans la mémoire des vivants. Souvent il en dépendra de son statut social dans la société ou de ce qu’il aura accompli de son vivant, certains seront glorifiés, leur mémoire sera inscrite à perpétuité dans un objet funéraire somptueux, monumental, mausoléen alors que d’autres seront marginalisés, pour un grand nombre la mémoire alors indifférenciée sera oubliée, enfouie dans une concession temporaire ou une fosse commune... Si l’on considère les nécropoles occidentales comme lieu où s’inscrit la mémoire des morts, « le cimetière reste avant tout un lieu ou foisonne des symboles laïques, religieux, politique, où les dépouilles demeurent, sur le plan du discours, à la merci des survivants et de leurs fantasmes »; « Ces mots, ces signes, ces images, ces symboles sont là pour faire du bruit au cœur du silence de la mort (…) » ( Louis-Vincent Thomas « La société de conservation»Études sémiologique des cimetières d’Occident, Payot, 1978, p9)

9.4.10

Cimetière du Mont-Royal

8.4.10

Pluie sur les feuilles...


















Les racines s'enchevêtrent aux morts


"Deuils" série

"Une chemise à ligne
colorée parfois chiffonnée
humide pour le repassage

La porte claque
tous les matins
à sept heure moins le quart"

Québec, 2009


On dirait qu'il boude? tout en étant bien reposé sur ce crâne...

"Monserrat, 2009"


"Parc Gustav Vigeland, Oslo 2008"


























Parc de sculptures créé dans les années 20' évoquant le cycle de la vie,
les enfants, les couples, les vieillards enlacés dans une colonne de 14 mètres...
















































"Taos, été 2008"

Ces fleurs en plastique vont-elles résister à l'épreuve du temps...






























Ce besoin de lieu, d'objet de mémoire, peint à la main...























"Deuils" série

"Plié en deux
le jus de pêche
coule le long de ses bras

Assis dans le sable
picotements
rires incertains
encore une journée qui se calme"

Avril 2010
Promenade sous la pluie, Québec


"Deuils" série

"Silences des yeux
ton corps absent
main rafraîchie;

Sang noir
émanation, décomposition
pulvérisé"

Mars 2010

"Silence on tourne"

Projet de film, projet de mémoire, comment capter ces petits moments indélébiles qui subrepticement nous échappe; un moment d'inattention et nous voilà enveloppé dans un brouillard; absente, les pensées se font rares, les respirations se font lentes, un geste affectueux, simple, une présence. Projet de film sur la mémoire et le deuil, sur les silences avant la mort, quelques images qui ne nous quittent pas, simplement parce qu'elles nous vont droit au coeur...