"Souviens-toi que tu mourras"

Espace de réflexion en mots, en images, en silence, où l'on aborde des sujets tels que la mémoire, les traces, le passage, les cimetières, les monuments, et la mort. Parallèlement à [MEMENTO MORI] DESIGN vous trouverez des photographies prises au cours des vingt dernières années lors de déambulations dans les cimetières du monde, des réflexions, des poèmes, abordant notre rapport au temps, au sacré, aux rites, ... dans un monde où tout tourne de plus en plus vite, et où la mort est encore un tabou.

30.10.10

28.10.10

Si aujourd'hui était mon dernier jour...

si demain était mon dernier jour...
se pose-t-on suffisamment la question?
parfois j'en doute, quand je vois la vitesse folle de nos vies
qui semble toujours s'accélérer telle une course effrénée...
mais vers quoi ?


si demain était mon dernier jour
j'aimerais être près d'une montagne
avec la vue sur l'eau
respirer profondément
être
dans les bras d'une personne que j'aime
sans doute écrirais-je un mot
à mes amis, dire merci
à ceux et celles qui ont marqués ma vie


si demain était mon dernier jour...

23.10.10

Leh, Ladakh, suite à la marche aux chandelles ...

pour commémorer les morts, les disparus et les sinistrés du Ladakh, suite à une coulée de boue, aux crues inusitées des rivières pour cette région désertique du bout du monde ... nuit du 4 et 5 août 2010

16.10.10


Quand je ne serai plus là ...

Qui va s'occuper des mes affaires
Qui va fouiller dans mes armoires
Qui va soulever la poussière
Qui va jeter, garder, trier ou lire

Je ne sais pas

Car je suis seule

Alors je vais me préparer, avant vous
pour que le tout soit clair
limpide
décidé
maintenant

Je vais faire des listes
des demandes
des arrangements
laisser des notes
sur les paquets, les boîtes
les choses
et vous dire la mémoire
l'histoire de chacun, chacune

Mais qu'importe
tous ces objets, 
toutes ces matières
toutes ces histoires
disparaîtront avec ma vie

Ils sont ma vie
Aujourd'hui, demain
pas après!

13.10.10

réflexion sur les lieux de mémoires, suite


À moins d'être un nécrophore averti, un croyant pratiquant les rites aux morts; un passionné d'histoire, de monuments et de signes; un observateur d'oiseaux ou de silence; on ne fréquente plus tant le cimetière comme avant, on s'en approche peu, on le regarde de loin en passant en voiture ou en train à la périphérie des villes. Espace ambigu, le cimetière contemporain n'est plus au cœur de la vie, à l'entrée du village, autour de l'église, il est plutôt relégué à l'extérieur des cités et on le fréquente moins; les nouveaux promoteurs préfèrent l'éloigner de nos regards et de nos vies.  Lieu d’errance, il est un univers à part que l’on met plus souvent hors scène. Espace de conservation essentiel pourtant, son contenu imaginaire se doit de rester intact; à la lumière de ma petite enquête, on ne semble pas vouloir le perdre ou le voir disparaître, mais on peut douter de son existence à long terme, car c’est un espace clos, éloigné et moins visité, ou seulement en vacances dans une ville inconnue.  Peut-on alors douter de sa pérennité, l’imaginer se transformant lentement, car il est de plus en plus ignoré de la culture, du culte et de la vie des vivants. Qui seront les gardiens de la mémoire de demain. Quels seront les supports de mémoire de demain ?.

Tombeau créé par Isamu Noguchi


Si l'on considère les cimetières et les nécropoles en occident _grands cimetières au sein des villes et non les tombes étrusques à caractère monumental_ comme lieux où s'inscrit la mémoire des morts, le cimetière est avant tout un lieu ou foisonne des symboles laïques, religieux, politique, où les dépouilles demeurent d’une certaine façon à la merci des survivants et de leurs fantasmes. On pourrait dire, que le rapport qu'entretiennent les sociétés avec leurs cimetières est loin d'être clair, il n’en est pas moins un reflet, plus souvent qu'autre chose. Les nécropoles recèlent des secrets, informent sur le flux des populations, mais dans le fond, ils bougent peu, les signes du temps y accèdent lentement, loin de nos sociétés où tout va de plus en plus vite, le cimetière reste calme. Sorte d'univers de rêves aux signes funéraires rassurants, le cimetière par sa lente évolution, tenterait-il de prouver à l'homme qu'il est immortel, éternel. L'important c'est que rien ne change, que le monument s'inscrive éternellement, que les fleurs de plastiques comblent la défaillance de signes naturels, et dispensent les vivants de venir le renouveler. Jean-Didier Urbain dira que « c'est finalement autour du fantasme naïf de conservation des morts que se sont développés leur culte, les rites, les pratiques et les productions symboliques qui l'accompagnent» (Jean-Didier Urbain, La société de conservation. Études sémiologique des cimetières d’Occident,Payot, 1978P.10)

8.10.10

Le baiser, Brancusi





au cimetière Montparnasse, retrouvé en rangeant mes disques durs...


2.10.10

1.10.10

Ladakh, Vallée de la Nubra

 fours crématoires



funeste (adj.)

1.qui porte, entraîne le malheur, la mort.
ÉTYMOLOGIE
Lat. funestus, de même radical que funus, funérailles, et qui signifie proprement souillé par la mort.




Le littré (1880)
1. Qui porte malheur et désolation avec soi.
• Et c'est toujours prudence, en un péril funeste, D'offrir une moitié pour conserver le reste (CORN.Toison d'or, I, 2)
• Et par un coup funeste Andromaque m'arrache un coeur qu'elle déteste (RAC. Andr. IV, 5)
• Mais qui rend à vos yeux cet hymen si funeste ? (RAC. Bérén. I, 3)
Le coup funeste, le coup qui donne la mort.
• Cet homme qui, à l'exemple de sa famille, cultivait les lettres et les armes et dont l'esprit égalait la valeur, reçoit le coup funeste qu'il avait tant cherché (VOLT. Mél. litt. Élog. fun. offic.)
Funeste à. Ce jour m'est bien funeste.
• Combien il en paraît [d'hommes] dans l'histoire, à qui leur audace a été funeste ! (BOSSUET Reine d'Anglet.)
• Je voudrais des chrétiens voir l'heureuse contrée, Quitter ce lieu funeste à mon âme égarée (VOLT.Zaïre, V, 3)
2. Triste et douloureux. Je fis les plus funestes réflexions.
• Si les devoirs de la nature nous appellent auprès de nos parents quand ils meurent, nous nous retirons d'auprès d'eux quand ils sont morts, afin de nous épargner ce funeste spectacle (CORN. Exam. d'Oed.)
• Et quoique mon courage Se fit de ce complot une funeste image (RAC. Andr. V, 3)
• Et qu'est-ce que sa vue a pour vous de funeste ? (RAC. Andr. II, 1)
• Vous verrai-je toujours, renonçant à la vie, Faire de votre mort les funestes apprêts ? (RAC. Phèdre, I, 3)
• Quittez, quittez, seigneur, ce funeste langage (RAC. Andr. II, 2)